Déduire la taxe foncière des revenus locatifs : conseils et stratégies à connaître

13 octobre 2025

Comptable examinant documents de location et taxes immobilières

Déclarer la taxe foncière sur ses revenus locatifs n’a rien d’un automatisme. Tout dépend du régime fiscal retenu par le propriétaire, et de la façon dont les charges sont ventilées entre bailleur et locataire. Parfois, seul le montant effectivement supporté par le propriétaire compte : la part récupérable auprès du locataire reste à l’écart du calcul.

Le choix du régime, réel ou micro-foncier, influe immédiatement sur la liste des charges à déduire et, par ricochet, sur l’impôt à payer. Un mauvais calcul, une erreur de case ou une règle ignorée peuvent coûter cher lors d’un contrôle fiscal. Pourtant, il existe plusieurs leviers pour ajuster et améliorer la déclaration des revenus fonciers.

Déduction de la taxe foncière : ce que tout propriétaire bailleur doit savoir

Dès le 1er janvier, la taxe foncière s’impose à tous les propriétaires bailleurs. C’est un impôt local calculé sur la valeur cadastrale du bien, appliqué à tout patrimoine immobilier loué vide. Pour ceux qui tirent des revenus fonciers de ces locations, la possibilité de déduire la taxe foncière dépend du régime fiscal choisi.

Voici comment chaque régime fiscal traite la taxe foncière :

  • Au régime réel, la taxe foncière figure parmi les charges déductibles à déclarer sur le formulaire 2044. Elle vient réduire le revenu foncier imposable, ce qui a pour effet de diminuer l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux appliqués aux loyers encaissés.
  • En micro-foncier, c’est un abattement automatique de 30 % qui s’applique à la place de toute déduction réelle. Impossible donc de faire figurer la taxe foncière séparément.

Attention à la distinction : la part de taxe foncière que vous pouvez récupérer auprès du locataire, par exemple, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, ne se déduit pas fiscalement. Seule la fraction effectivement payée par le propriétaire entre dans le calcul. Cette subtilité fait souvent la différence lors d’un contrôle.

Dès que les revenus fonciers issus de la location nue dépassent 15 000 € par an, ou si vous le demandez, le régime réel s’applique. Il permet de prendre en compte la totalité des charges : travaux, intérêts d’emprunt, frais de gestion et bien sûr la taxe foncière. Si ces charges dépassent les loyers, vous créez un déficit foncier imputable sur le revenu global dans la limite de 10 700 € par an (jusqu’à 21 400 € pour certains travaux énergétiques).

Précision capitale : la fiscalité des revenus locatifs en location nue seule autorise cette déduction. Pour la location meublée, relevant du régime des BIC, tout se joue sur d’autres formulaires et selon d’autres règles. Pour piloter votre investissement locatif, appuyez-vous sur les spécificités de chaque statut.

Quels régimes fiscaux permettent de déduire la taxe foncière sur les revenus locatifs ?

Le régime fiscal choisi conditionne la possibilité de déduire la taxe foncière des revenus locatifs. Deux grands régimes encadrent la fiscalité de la location nue : micro-foncier et régime réel. Chacun a ses règles, ses atouts et ses limites.

  • Le micro-foncier s’applique automatiquement si vos revenus fonciers bruts ne dépassent pas 15 000 € par an. Vous n’indiquez que le montant des loyers perçus, et l’administration applique d’office un abattement de 30 % pour frais. Impossible cependant de déduire la taxe foncière ou d’autres charges réelles dans ce cadre.
  • En revanche, le régime réel prend le relais au-delà de 15 000 € de loyers ou sur simple option. Il permet de déduire la totalité des charges : taxe foncière, travaux, intérêts d’emprunt, frais de gestion… Un dispositif conçu pour ceux qui souhaitent affiner la fiscalité de leur investissement locatif en déduisant chaque dépense effectivement engagée.

Pour la location meublée, c’est un autre univers : le régime BIC (bénéfices industriels et commerciaux), avec son micro-BIC (abattement de 50 %) ou son régime réel. Là aussi, seule l’option pour le réel permet d’imputer la taxe foncière, en y ajoutant l’amortissement du bien. Les SCI à l’impôt sur le revenu suivent la logique du foncier réel ; celles à l’IS adoptent des règles d’entreprise, incluant l’amortissement comptable.

Certaines situations, comme la loi Pinel ou le dispositif Denormandie, accordent une exonération temporaire de taxe foncière. Avant de choisir, évaluez chaque option au regard de votre stratégie patrimoniale et des spécificités de votre projet.

Charges déductibles et spécificités : distinguer la taxe foncière des autres frais

La taxe foncière s’applique à tout propriétaire bailleur à compter du 1er janvier. Elle figure parmi les charges déductibles du revenu foncier imposable dès lors que le régime réel est choisi. Son montant, loin d’être anodin, peut peser lourd sur la rentabilité. Déclarez-la à la ligne 229 du formulaire 2044, en excluant la part récupérable auprès du locataire (comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

D’autres charges, fréquemment rencontrées, suivent leurs propres règles. Voici un aperçu des principales catégories à connaître :

  • Travaux d’entretien, de réparation ou d’amélioration : seules les interventions qui ne transforment ni la structure ni la vocation du bien sont déductibles. Les dépenses de construction ou d’agrandissement, elles, n’ouvrent pas ce droit.
  • Intérêts d’emprunt : ils se déduisent, tout comme les frais de gestion (honoraires de syndic, gestionnaire, frais de procédure).
  • Assurances (propriétaire non occupant, loyers impayés) et charges de copropriété (hors travaux non déductibles) viennent compléter cette liste.

Contrairement à d’autres frais, la taxe foncière n’est liée ni aux loyers effectivement encaissés, ni à la réalisation de travaux. Tant que le bien est loué, chaque dépense, de l’entretien à la rénovation énergétique (qui permet un plafond majoré de déficit foncier à 21 400 €), vient alléger l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux sur les revenus locatifs.

Quand le total des charges déductibles dépasse les loyers perçus, un déficit foncier apparaît. Celui-ci s’impute sur le revenu global dans la limite de 10 700 € (ou 21 400 € pour certains travaux énergétiques), et le reste peut être reporté sur les revenus fonciers des dix années suivantes. Maîtriser chaque ligne de dépense, c’est affiner la gestion et l’optimisation de son patrimoine immobilier.

Mains tenant une petite maison en modèle avec des billets et clés

Stratégies concrètes pour optimiser la déduction et réduire l’impôt sur vos loyers

Tirer pleinement parti de la déduction de la taxe foncière suppose d’opter pour le régime réel. Ce choix vous permet de lister, ligne par ligne sur le formulaire 2044, chaque dépense supportée pour l’entretien, la gestion et la conservation du bien, y compris la taxe foncière. Pour éviter tout litige, conservez soigneusement tous les justificatifs, prêts à être présentés si l’administration les réclame.

Maximiser l’intérêt de la déduction passe aussi par une bonne planification des travaux déductibles. Rassembler plusieurs dépenses sur la même année peut générer un déficit foncier, imputable sur le revenu global jusqu’à 10 700 € (ou 21 400 € pour la rénovation énergétique). L’excédent se reporte sur les revenus fonciers des dix années suivantes, diminuant d’autant l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux.

Voici quelques réflexes à adopter pour optimiser votre fiscalité :

  • Anticiper la déclaration : choisissez le bon formulaire en fonction de votre situation (2042 pour le micro-foncier, 2044 pour le réel, 2072 pour une SCI à l’IR).
  • Distinguer charges récupérables et non récupérables : seule la fraction de taxe foncière non refacturée au locataire donne lieu à une déduction.
  • Gérer vos investissements en conciliant optimisation fiscale et valorisation du patrimoine immobilier : une gestion rigoureuse des charges améliore directement la rentabilité locative.

Il faut aussi savoir que la CAF prend en compte les revenus fonciers dans ses calculs d’aides sociales. Réfléchissez à votre stratégie en tenant compte de cet impact, sans négliger les conséquences sur la plus-value immobilière en cas de revente.

Maîtriser la déduction de la taxe foncière, c’est naviguer avec précision dans la fiscalité immobilière. Le bon choix de régime et l’attention portée à chaque charge peuvent faire toute la différence, année après année. Restera toujours la question : jusqu’où irez-vous dans l’optimisation de vos revenus locatifs ?

D'autres actus sur le site