Choisir la formation d’AESH : les critères de sélection

17 septembre 2025

Fille et femme dans une salle de classe lumineuse

Dans certains départements, décrocher un poste d’AESH requiert tout juste un bac, tandis qu’ailleurs, il faut prouver une expérience soutenue auprès d’enfants en situation de handicap. Sur le papier, le cadre légal promet une harmonisation. Dans la réalité, chaque rectorat applique ses propres filtres.

La demande d’accompagnants grimpe sans relâche, mais les critères de sélection restent souvent opaques, parfois incohérents. Résultat : le recrutement se fait à la hâte, quitte à négliger la cohérence des profils retenus.

Le métier d’AESH aujourd’hui : enjeux et réalités du terrain

Le métier d’AESH s’impose désormais comme l’un des piliers de l’école inclusive. Chaque jour, l’AESH accompagne un ou plusieurs élèves en situation de handicap. Son rôle : soutenir l’autonomie, encourager l’intégration, permettre à chacun de suivre sa scolarité dans les meilleures conditions possibles. Cette mission prend des visages multiples : présence en classe ordinaire, accompagnement dans une Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS), ou intervention au sein d’une structure spécialisée. Les contextes changent, les besoins aussi.

L’AESH agit sous la responsabilité pédagogique de l’enseignant, mais reste administrativement sous l’autorité du directeur d’école ou du chef d’établissement. Cette double référence exige d’adapter son positionnement, de dialoguer en permanence avec l’équipe enseignante et la direction. L’accompagnement ne se limite pas à « être là » : il implique des gestes précis, une observation attentive, des ajustements constants pour répondre au mieux aux besoins de l’élève.

Depuis 2019, le métier d’AESH a pris le relais de celui d’AVS. Cette évolution a apporté une reconnaissance nouvelle, mais sur le terrain, les attentes restent fortes. Les AESH peuvent suivre plusieurs élèves à la fois, intervenir sur différents sites, parfois dans le périmètre d’une Maison départementale des personnes handicapées. Le secteur évolue vite : on recrute massivement, on élargit les missions AESH, mais la précarité n’a pas disparu. Pour la communauté éducative, la vraie question demeure : comment garantir un accompagnement de qualité sans sacrifier les conditions de travail ?

Quels critères privilégier pour choisir sa formation d’AESH ?

Quand il s’agit de choisir une formation AESH, le diplôme ne suffit pas. Plusieurs voies ouvrent la porte à ce métier, chacune adaptée à un profil différent. Le DEAES (diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social) s’impose désormais comme référence. Il atteste d’une compréhension solide de l’accompagnement du handicap et garantit un accès direct au métier. On peut aussi se présenter avec un baccalauréat (toute filière confondue) ou justifier d’au moins neuf mois d’expérience dans l’accompagnement du handicap.

L’expérience acquise compte aussi : la VAE (validation des acquis de l’expérience) permet d’obtenir le DEAES en valorisant un parcours professionnel déjà solide. Cette passerelle intéresse particulièrement les auxiliaires de vie ou les détenteurs de diplômes médico-sociaux, comme le CAP accompagnant éducatif petite enfance, le CAP ATMFC ou le diplôme d’aide-soignant.

Après le recrutement, tous les AESH suivent une formation d’adaptation à l’emploi d’au moins 60 heures, organisée par l’Éducation nationale. Ce socle vise à transmettre les gestes professionnels, les postures adéquates et les repères réglementaires indispensables. Gratuite et financée par l’institution, cette étape structure la prise de poste.

Pour faire le bon choix, voici les points à examiner de près :

  • Vérifiez que le diplôme ou la certification est bien reconnu par les autorités compétentes.
  • Analysez la qualité des contenus pédagogiques, en vous assurant d’une bonne alternance entre théorie et pratique.
  • Faites le point sur vos motivations et sur votre expérience passée avec le public concerné.

Devenir AESH, c’est avant tout articuler projet professionnel, exigences réglementaires et expérience humaine. Les conditions de recrutement, la validation des acquis et la pertinence des contenus proposés influencent directement l’avenir dans ce métier.

Formation initiale, VAE ou spécialisation : panorama des options possibles

La formation initiale demeure le chemin le plus direct pour accéder au métier d’AESH. Elle repose sur le DEAES, diplôme d’État reconnu dans tout le secteur médico-social. Ce parcours conjugue enseignements théoriques, stages en milieu scolaire ou en structure spécialisée, et immersion auprès d’élèves en situation de handicap. L’encadrement pédagogique accompagne la montée en compétences pour un accompagnement efficace et adapté.

La VAE offre une alternative concrète à ceux qui disposent déjà d’une expérience auprès de personnes en situation de handicap. Ce dispositif permet aux auxiliaires de vie, aides-soignants ou titulaires de diplômes comme le CAP Accompagnant éducatif petite enfance ou le CAP ATMFC de faire reconnaître leur parcours. Obtenir le DEAES par la VAE ouvre la voie au métier d’AESH sans devoir reprendre tout un cursus.

Pour ceux qui souhaitent approfondir ou élargir leurs compétences, la formation continue et les spécialisations offrent des perspectives nouvelles. Les modules proposés couvrent l’accompagnement de handicaps variés, l’usage d’outils numériques adaptés ou la gestion de situations complexes. Cette démarche peut aussi mener vers d’autres métiers comme aide-soignant, moniteur éducateur ou technicien de l’intervention sociale et familiale. Les reconversions s’appuient sur des passerelles organisées, augmentant les possibilités d’évolution dans le secteur médico-social.

Les principales options à considérer sont les suivantes :

  • DEAES par formation initiale : parcours structuré, stages obligatoires, insertion progressive dans le métier.
  • VAE : reconnaissance d’une expérience professionnelle, chemin d’accès privilégié pour les actifs du secteur.
  • Spécialisations : modules complémentaires pour évoluer, se diversifier ou changer de fonction.

Cette diversité de parcours reflète la volonté d’adapter la profession aux besoins du terrain, aux attentes des établissements et aux profils variés des élèves accompagnés.

Adultes divers écoutant une formation en salle lumineuse

Faire le bon choix selon son profil et ses ambitions professionnelles

Chaque itinéraire vers le métier d’AESH suit une logique propre. Beaucoup cherchent avant tout la stabilité : le contrat débute souvent en CDD, puis un CDI est accessible après trois ans. Cette durée franchie, les conditions se consolident : sécurité de l’emploi, primes et indemnités versées par l’Éducation nationale. Pour la plupart, l’engagement auprès des élèves prime, mais l’envie de progresser professionnellement n’est jamais loin.

Les démarches de recrutement diffèrent selon les départements. Il faut déposer son dossier auprès de la DSDEN ou du rectorat : chaque académie précise ses critères et ses besoins. Côté rémunération, le salaire se situe entre 1 826 € et 2 240 € brut mensuel pour un temps plein, auxquels peuvent s’ajouter des aides à la formation continue. Le CPF, Pôle emploi ou Transition Pro offrent des solutions pour construire un parcours sur mesure.

Parmi les avantages attendus, on peut retenir :

  • Sécurisation de l’emploi (CDI à l’issue de trois années de contrat)
  • Versement de primes et d’indemnités spécifiques
  • Encadrement par l’Éducation nationale tout au long du parcours
  • Accès facilité à la formation professionnelle grâce à différents dispositifs

L’ambition de chacun détermine l’orientation : certains misent sur la polyvalence par la formation continue, d’autres privilégient la spécialisation ou envisagent une mobilité vers d’autres métiers du médico-social. La diversité des statuts, l’accès aux soutiens financiers et la reconnaissance institutionnelle dessinent un paysage professionnel en pleine mutation. Devenir AESH, c’est choisir une voie exigeante, mais porteuse de sens et d’opportunités.

D'autres actus sur le site